Comment je suis devenu entrepreneur et voici ce que j'en ai appris

Si la question « Comment devenir entrepreneur ? » vous a déjà hanté, alors vous avez déjà une bonne raison de lire ce billet. Si vous êtes freelance et vous vous posez la question de comment créer un cercle d’entrepreneurs alors, aussi, cet article devrait vous intéresser.

Voici donc mon parcours. Je pense qu’il peut être également utile si vous vous posez des questions face à la montagne de difficultés qui peut se dresser devant vous en tant qu’entrepreneur ou/et auto-entrepreneur (il y en aura décidément pour tout le monde) .

Cet article est le fruit d’une réflexion, expérience et parcours de vie. Il est, de plus, un joli exercice d’analyse rétrospective.

Entrepreneur depuis deux ans mais, vous allez le voir, cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Un peu comme une graine plantée quelque part et qui, quelques années plus tard, donne un arbuste. Le végétal est fragile mais bien enraciné. Ses racines étant autant profondément enfoncées dans la terre que la promesse d’un avenir.

Sommaire

Comment le « Il était une fois… » commença

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Alors la fameuse graine fut plantée, il y a une vingtaine d’années. Le bac général étant hors de portée de moi, je passai par un bac technologique (Maintenance des Systèmes Mécaniques Automatisés pour les très très gros curieux). Déjà le respect d’une règle d’or chez l’entrepreneur : l’art du contournement.

Ne me sentant pas de réparer une chaîne de montage ou un ascenseur comme le destine ce type diplôme, je me projetai dans l’univers de la pub. Comment ? Au détour d’un stand d’une école de pub privé spécialisée dans la communication au sein d’un salon de l’étudiant. Quand on dit que les rencontres peuvent changer une destinée.

Au sein de cet établissement, je retrouvai les mêmes difficultés qu’auparavant à m’insérer dans le système scolaire. Le même type de symbiose que l’on peut retrouver entre de l’huile et de l’eau. 

Autant mon épanouissement n’était pas palpable au sein de l’univers scolaire, autant celui avec l’univers professionnel -l’école poussant ses étudiants à faire un maximum de stage- était éclatant. Je revivais. Enfin !
Attention, je n’ai pas dit que je brillai dans toutes mes missions : je me suis fait virer de mon 1er stage de relations presse. La faute à une c##sse de responsable qui n’avait pas compris que le principe d’être stagiaire était de ne pas être expérimenté. Pas grave. J’excellai en revanche dans mes stages de conception-rédaction (ou l’art de concevoir des slogans publicitaires).

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Alors à propos du copywriting (l’autre nom en anglais de rédacteur publicitaire), entre les stages à l’école, en dehors, plus quelques missions payées au lance-pierre (ou disons le tire boulette), j’y aurais consacré deux ans de mes plus belles années. L’opportunité d’y développer mes capacités d’écriture. Non que j’y étais excellent. Soyons honnête. Mais c’était pour moi une occasion d’y raconter des histoires. De faire rire aussi. Et de pouvoir m’y lâcher en bons mots.

P.S : si tu souhaites en savoir plus sur le sujet de l’art d’écrire pour vendre, c’est ici : 12 astuces en copywriting pour t'aider à vendre

Reprenons.

Mais le régime au pain sec que m’imposait les missions sans CDI et sans salaire finit par nécessiter de trouver quelque chose de plus rémunérateur. C’est là que je bifurquai vers le métier de commercial. Chance pour moi : afin de payer mes études, j’avais exercé quelques missions en télémarketing. L’occasion pour moi d’arranger pardon de présenter un joli CV pour le métier de commercial.

Et c’est ainsi que je démarrais le métier d’ingénieur commercial au sein d’un prestataire informatique. J’y passerai 11 années. Je peux mettre du temps à me fixer mais quand ça arrive, je fais les choses sérieusement.

La graine était alors là. Le premier filet d’eau qui va alors l’agiter sera une prise de conscience. Il y avait des hauts et des bas au sein de mon entreprise. Et beaucoup trop de débats. Au détour d’un article traitant de formation, je me fis la remarque qu’en cas de changement professionnel, positif ou négatif, j’avais alors plus qu’intérêt à investir dans le seul actif qui serait là quoi qu’il arrive : mes compétences.


De l’importance de se former

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Je me jetai alors sur toutes les formations disponibles : commerciale (plus facile à vendre à son patron), l’art de la prise de parole en public (qui s’avérera très utile pour l’avenir) mais aussi la gestion du temps, la gestion de ses relations avec ses collègues. Bref, s’il y eut un classement à l’époque, très probablement, j'eus été classé dans le top 5 des plus consommateurs de formation.

Lentement mais sûrement l’ambiance de travail se dégrada pour moi. Des relations de plus en plus compliquées avec mon manager. D’acquisition en croissance organique, la société qui m’avait embauché changea du tout au tout (elle était composée d’une dizaine de personnes à mon arrivée et d’une centaine à mon départ). Et je finis par ne plus me reconnaître au sein de la nouvelle organisation. Assez curieusement, le divorce fut provoqué par un coup de foudre...

Un an avant mon départ, je découvris l’expérience de la webradio. Une aventure si épanouissante que je finis par me désintéresser totalement de mon métier. Gênant quand vous êtes un commercial tenu de faire du chiffre à la fin du mois.

La prise de conscience, la seconde, arriva au détour d’une remarque de ma copine de l’époque. Celle-ci m’indiqua que j’étais davantage pris par le métier d’animateur et toutes mes fonctions au sein de la radio que celui qui payait le loyer à savoir vendeur. C’est à ce moment précis que j’envisageai de quitter ma société.

C’est aussi vers la même période que je reçus ma lettre de licenciement. En même temps, cela ne fut pas une mauvaise chose. J’entamais déjà des recherches d’un nouvel emploi. Ce fut une occasion de m’y consacrer davantage.


Quand auto-entrepreneur rime avec saule pleureur

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Dans la semaine suivant mon dernier jour en entreprise, ma copine choisit ce moment pour me quitter. J’avais tout envisagé pour ma nouvelle vie mais pas cela. Je ne vous cache pas que les semaines, les mois et finalement l’année n’ont pas été simples.

Ne voulant pas redevenir salarié, le sentiment de solitude ne fut qu’amplifié. Alors je m’essayai à différents métiers. Celui de journaliste. Me basant sur mon expérience au sein d’une webradio. Mais je déchantai très vite. Les places n’étaient pas juste chères : le milieu était d’une précarité extrême. La réflexion ne dura pas longtemps. Pas question de revenir à une vie d’étudiant à l’approche de mes 40 ans.

De différents métiers en tant que freelance comme consultant commercial à celui de la prise de parole en public (quand je vous disais que cela me serait utile cette formation), je n’arrivais à me détacher sans encore me l’expliquer par quoi exactement d’une envie de construire un business.

Je m’associai sans succès. L’occasion d’apprendre à faire les bonnes rencontres. Et surtout de constater un curieux enthousiasme à celui de « bâtir » quelque chose à chaque reprise.

Je découvris à ce moment le principe du réseau d’affaires. J’adorai. Ce service qui consiste à réunir des entrepreneurs afin que ces derniers puissent s’échanger des affaires m’amusait au plus point.
Le mot « amuser » peut paraître décalé alors que nous sommes en milieu professionnel mais c’était exactement cela. Je dois préciser alors que dans mon ancienne vie de commerciale, je n’étais pas le meilleur négociateur ou le meilleur pour faire aboutir une affaire mais quasiment tous s’accordaient sur les talents suivants me concernant : prospecteur commercial, détecteur de nouveaux projets et celui d’entremetteur commercial. C’est-à-dire de mettre en relation l’émetteur d’un besoin avec le prestataire idoine…


L’indépendant qui devint entrepreneur

Je vais vous faire court pour la suite : ne trouvant pas d’associés, je décidai de lancer une affaire seule. Et celle-ci serait celle d’un réseau d’affaires. J’adorai le concept. J’avais identifié ses forces et faiblesses. Le marché était dominé par un acteur américain mais peu importait : il restait encore beaucoup de places. Le marché des indépendants, freelances et entrepreneurs qui était ma cible était colossal.

Et le storytelling était ô combien sympathique. Étant fan de péplum, je suis adepte du film Gladiator.

En effet, Gladiator, c’est l’histoire de ce général, devenu esclave, devenu gladiateur et qui défia un empire était légendaire. J’avais son pendant contemporain : moi. L’histoire : cet ingénieur commercial, devenu chômeur, devenu entrepreneur qui défia le milieu du réseau d’affaires. Les réseaux concurrents comme BNI, OptimRezo ou le club d’affaires Protéine n’avaient plus qu’à trembler. Enfin, surtout dans quelques années.


Comment j’ai lancé mon activité

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Alors je ne vous le cache pas. Pour monter un business, il faut beaucoup de volonté, d’enthousiasme et de courage. D’abord parce que vous êtes seul. Et quand je dis seul, je n’exagère pas : votre famille ne vous comprend pas, vos amis c’est pareil. Vos anciens collègues avec qui vous avez gardé contact vous regardent comme ils regarderaient un patient lors d’une visite à l’hôpital psychiatrique.

Pour moi, rien n’a été frontal. Personne ne m’a dit “arrête !”. Mais personne ne m’a poussé non plus. En fait, mes différents cercles ne savaient pas quoi dire. Des hochements de tête mais comme si vous aviez annoncé avoir mis au point une machine à transformer la poudre en eau. “C’est gentil mais on ne voit pas bien à quoi cela peut servir” auraient-ils presque pu dire.

Ne parlez jamais de votre projet entrepreneurial à d’autres personnes que vos potentiels futurs clients. Les autres diront toujours n’importe quoi et sauront, bien évidemment, incapable de juger l’idée comme elle doit être. Comme mettre au point une application de rencontre et vouloir ce qu’en pense un prêtre…

Quand je me décidai à vendre mon idée à mes premiers clients, je fis quelque chose de complètement contre-intuitif : celle de laisser tomber le business plan. Cela ne sert à rien. Oui, vous avez bien lu, quand vous vous lancez, cela est inutile. Oui alors si, à cette chose : vous faire perdre votre temps. Pourquoi ? Parce que pendant que vous rédigez votre plan d’affaires, vous ne passez pas votre temps à ce qui est l’essentiel : juger de la pertinence de votre idée auprès de votre marché. Et s’il y a bien une chose qui est fondamentale en entrepreneuriat, c’est celle-ci : valider le plus rapidement possible votre idée auprès de son marché. Plus tôt vous vous trompez, plus tôt vous pourrez réitérer en corrigeant ce qui ne va pas.

Alors vous faites votre PDF, landing-page (page d’atterrissage en français) et vous allez vendre. Vos premiers prospects ne sont pas intéressés ? Ah oui, mais pourquoi ? J’ai pris soin de noter à chaque fois toutes les remarques pour à chaque fois revenir avec une amélioration.

Mes premiers clients m’ont lâché. Pas grave.

En 2021, la seconde aussi. C’est gênant aussi.

C’est là où tu comprends que tu as intérêt à faire un super produit. Tu as beau vouloir être sympa et tout ce que tu veux, les gens, dans le meilleur des cas, peuvent trouver sympa, et ça peut parfois faire la différence mais, malheureusement cela ne suffit pas.

En revanche, si tu es sympa et que tu fais un super produit, les clients restent. Et là, c’est le début d’une histoire. Le début, j’ai dit.

Au début de You Work Here, j’avais inclus de l’espace de coworking mais personne n’a voulu de la proposition d’un espace de travail. Juste le service de réseau d’affaires. Alors j’ai viré l’offre de coworking. Bien m’en a pris : cela m’a permis de signer mes premiers clients. Et quand vous les avez, la règle est simple : B.I.C.H.O.N.N.E.Z LES !


Comment créer un club d’entrepreneurs

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Quant au challenge qui est celle de réunir un cercle d’entrepreneurs, il est ce que j’appelle le syndrome de la boîte de nuit.

Quand vous êtes gérant d’une boîte de nuit, lorsque vous avez les premiers clients qui arrivent, la difficulté est de les retenir suffisamment longtemps en attendant que les prochains arrivent. Étant entendu que la clientèle de ce type d’établissement attend d’y rencontrer du monde, si celle-ci n’en voit pas, elle risque donc de partir. Et si chaque vague de nightclubbeurs repart à chaque fois, le gérant peut alors mettre la clé sous la porte.

Donc que doit-il faire ? Convaincre avec l’énergie du désespoir les premiers arrivés. Et cela ne s’arrête pas là. La deuxième vague sera aussi à convaincre. Avec moins d’énergie que la première mais avec une énergie considérable tout de même. Bien entendu, il y aura moins d’énergie à mettre à chaque nouvelle vague. Mais alors commence un nouveau travail : celui de gestionnaire. Un autre challenge. Mais une belle aventure aussi.


Pour aller plus loin


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