Guide pour fixer ses tarifs en tant que freelance

En tant que freeelance ou/et indépendant, il est important de savoir ajuster vos prix. Le risque : en pratiquant un prix trop bas, que l’exercice de votre activité professionnelle vous appauvrisse. Ce qui serait un comble !

Il existe un mirage. Celui que le prix que vous allez proposer, et à priori recevoir, est celui qui va tomber dans votre poche.

1er écueil : pour chaque euro reçu, vous allez payer à côté des cotisations.

2ème écueil : en cas de « bénéfices » (tout le mal que je peux vous souhaiter), selon votre statut, auto-entrepreneur ou société, ceux-ci seront imposés.

Et ce ne sont pas les seuls éléments qui vont se mettre entre votre chiffre d’affaires et l’argent dont vous pourrez réellement profiter.

Bref, vous allez le voir au sein de cet article, si vous fixez votre prix pour la première fois, vous verrez qu’il existe un prix plancher sur lequel vous devez être intraitable avec votre futur ou client actuel.

Autrement, la fin d’année, au moment du bilan, risque d’être compliquée.

Pour ne rien lâcher sur votre taux horaire ou votre tarif journalier, cet article que je vous invite à lire : “Comment défendre et justifier vos prix

Prise en compte de l’ensemble de vos dépenses

Il en va de la qualité de vie que vous visez. Si c’est pour travailler sans compter vos heures, la liberté aura un prix des plus amers.

Quand vous fixez vos prix en tant que freelance/indépendant :

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  • Pensez en annuel. Et ceci aussi bien en net qu’en brut.

  • Considérez votre taux d’imposition

  • Notez tous les frais “annexes” liés à votre activité

Un peu de détail : regardons maintenant l’ensemble des dépenses ou frais professionnels à laquelle vous allez faire face (liste non exhaustive) dans le cadre de votre business :

Autres points à regarder :

Les journées maladies
Ne s’applique pas si vous êtes super-héros de type Avengers.

Pour les autres : cela signifie donc qu’il faudra vous soigner. Et qui dit “soins” dit “dépenses de santé”.

Veuillez noter que la mutuelle ne prend en charge que les frais de santé (consultation chez un médecin, médicaments, etc.) et non pas le manque à gagner dû à une éventuelle indisponibilité. Sur l’absence de revenu en cas d’imprévus, c’est à la prévoyance de prendre cela en charge. Assurance qui n’est pas gratuite…

Les voyages d’affaires
À titre personnel, je considère cela comme un sujet très simple à traiter : ils sont à la charge du donneur d’ordre sous présentation des factures correspondantes. Point, bien entendu, à mentionner sur votre proposition financière. Ceci afin d’éviter les mauvaises surprises.

Ajuster ses tarifs

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Si vous étiez auparavant salarié et que vous êtes maintenant à votre compte, vous pourriez appliquer la règle suivante très simple. Supposons que vous étiez à 3500€brut.

Ajoutez-y une mutuelle. Et n’oubliez pas les éventuels à côté dont vous pouviez bénéficier (tickets-restaurants, tickets de cinéma etc.)

Donc si vous étiez au salaire de 2730 euros net, le brut lui à environ 3500 euros brut. Comptez environ 70€ pour une mutuelle (attention le prix varie beaucoup en fonction de votre situation familiale et du taux de couverture). 

Et comptons environ 15 euros par jour travaillé concernant les tickets repas. Ce qui donne pour 20 jours la somme de 300 euros.

Arrondissons donc le tout à 4 000 euros.

Par usage dans le monde professionnel, nous parlerons en hors taxes. Continuons notre calcul. Comme tout salarié, vous avez besoin de 2,5 jours de congés par mois. Ceci à raison de 20 jours travaillés par mois.

Sauf si vous êtes sur des missions longues (qui se comptent sur des mois), il faudra compter des jours travaillés mais non payés. En effet, il faudra vous occuper de l’administratif, de la prospection commerciale (appels téléphoniques, rendez-vous client, signature, etc.). Comptons pour cela un tiers.

Nous avons ainsi 13 jours payés.

Divisons donc notre « rémunération cible » (4000 euros) par le nombre de jours payés. Ce qui nous fait 308 euros par jour ou TJM (pour Tarif Journalier Moyen) , hors taxes. Il s’agit du montant pour être au niveau de revenu où vous étiez salarié.

Conseil :

Maintenant que nous avons un prix cible à la journée, je vous invite à ajouter 20% si vous devez passez à la demi-journée. Et davantage si vous passez sur un taux horaire. La raison : vous n’avez aucun intérêt à fractionner votre temps payé.

En effet, le temps administratif n’est pas moindre que vous facturiez une heure ou une journée. Alors, par souci de rentabilité, il est préférable pour vous de facturer « au gros » plutôt qu’« au détail ».

Sur notre base, je vous invite à facturer la demi-journée à 185€. Et d’avoir un taux horaire à 54€ hors taxes.

Autres paramètres pour affiner vos tarifs

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Une fois que vous avez estimé vos tarifs pour vous aménager une qualité de vie respectable, il va falloir aussi regarder comment se situe la concurrence.

Si vous êtes au-dessous, cela vous laisse de la marge pour augmenter vos tarifs. Nous y reviendrons.

Si vous êtes au-dessus avant de baisser, réfléchissez-y plus d’une fois. Il faudra bien étudier quelques éléments. Est-ce que les services et l'expertise proposés en face sont vraiment les mêmes que les vôtres ? Certaines plateformes basées à l’étranger vous mettent face à une concurrence déloyale dans la mesure où le niveau de vie est plus bas. Il est donc plus aisé d’avoir des tarifs plus bas.

Il sera important pour vous de faire valoir votre valeur ajoutée. Mais aussi, si vous en avez une, votre expérience et votre différence.

Conseil : chaque année, augmentez vos tarifs de 10 à 20%. Ne serait-ce que pour prendre en compte l’augmentation naturelle du coût de la vie. Il serait plus qu’absurde que votre pouvoir d’achat diminue alors que votre expérience augmente.

Pour savoir comment revoir vos tarifs à la hausse tout en gardant votre clientèle, je vous invite à lire cet article dédié : Comment augmenter ses tarifs sans faire fuir ses clients ?


Et enfin : fixez votre rémunération

Si vous êtes auto-entrepreneur

Il n’y a pas de sujet : de chaque encaissement, vous êtes tenus de le déclarer auprès de l’URSSAF. Le prélèvement par ce dernier est ensuite automatique.

Note : n’oubliez pas que vous avez ensuite les impôts à payer sur cette rémunération.

Si vous êtes dirigeant de SAS ou de SARL

Comme vous êtes freelance, je pars du principe automatique que vous êtes tout seul (donc SASU ou EURL); ce qui est déjà plus simple que si vous aviez des associés.

Vous pouvez fixer votre rémunération dans les statuts de la société mais je vous le déconseille car il faudra procéder à une modification des statuts de la société à chaque changement de rémunération. Ce qui va sans dire manque de souplesse.

Ou alors vous pouvez fixer votre rémunération par décision collective des associés ou plutôt de vous-même puisque vous êtes tout seul à la tête de votre structure. Cette décision de la définition de la rémunération se prend alors en assemblée générale ordinaire.

Pour aller plus loin sur le sujet de la rémunération du dirigeant, ces articles : “Les différentes rémunérations pour un dirigeant” et “Simulateur de revenus pour président de SASU”.


Pour compléter cet article


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